1. QUELQUES MOTS

Dans les habits se tiennent sans accrocs
Les corps raidis dont ne sortent plus les crocs
Dans les eaux sombres se perdent les esprits
Les torts et les bienfaits de ces vies

Les torts et les bienfaits de ces vies
Se tordent de plaisirs ou de douleurs
Les forts ou les faibles d’esprit
Le mystère de nos sorts, de notre heure

Dans la balance se tient la justice
Nos pères et nos mères, nos filles et nos fils
Dans les os tapis au fond d’un caveau
Nous n’y trouverons que peines et quelques mots

Ai-je confiance en mes choix
Dans la défiance pas à pas
J’avance en zigzaguant
Mais toujours droit devant

Ai-je confiance en l’avenir
Passer de vie à trépas
S’y préparer plutôt que fuir
Car demain sera mon heure

Dans la balance se tient la justice
Nos femmes et nos sœurs, nos frères et nos maris
Dans les chairs flétries au fond d’un caveau
Nous y laisserons nos haines, que vivent nos morts


2. NUS ET À TOUS VENTS

Patres nostri
Matres nostrae
Puellae nostri
Mulieres nostrae

Nus et à tous vents
Tombent des nues, voient leur vécu
La panique des sens
Tourbillon de l’inconnu

Nus et à tous vents
Un rêve dans lequel nous perdons pieds
Duquel on ne se réveille
Duquel on ne fait ce qui nous sied

Ni nuit ni jour, ni bien ni mal
Ni envie ni détour, ni faim ni soif
Juste l’inouï du tout, la quintessence de l’être
La conscience de n’être qu’un parmi les siens

La magnificence de la lettre